Deuxième en rivière 2008: la Seille

Hier, c'était ma première en rivière de l'année. Le résultat était pas trop mal pour un début... J'ai touché quelques petits chevesnes, et ça m'a donné envie d'aller titiller des plus gros.

Je garde en réserve les monstres qui se trouvent au centre-ville de Metz pour plus tard (notamment un jour de semaine, histoire d'être au calme, sans promeneurs ni rodeurs plus ou moins louches). Je vais donc à Marly! J'y ai déjà pris de gros chevesnes, jusqu'à 1,5kg, sans pour autant les rechercher spécifiquement. Lors de ma dernière pêche au pain, je n'avais pas su tirer mon épingle du jeu et je n'ai eu que le privilège d'en tenir un au bout de la ligne avant de le voir se décrocher après un démarrage dans les herbiers.

Mais cette fois-ci, j'ai autre chose en main que du pain: des asticots (mélange), du chenevis et du blé. Ca devrait permettre d'agrainer pendant quelques heures de pêche. Pour autant, je ne vais pas stationner sur mon coup, j'ai prévu de migrer tous les 3/4 d'heures si je n'ai pas de touches.

Voici une partie du menu:



J'arrive sur mon premier poste un peu avant midi:



Ici, la vue aval nous montre la belle sortie d'un déversoir d'orage





Coté matériel, pas de scoop: bolognaise de 6m, 18°° en corps de ligne, flotteur stick de 1,75g, bas de ligne en 12°° terminé par un n°18. Je commence l'agrainage, bien régulier, dans la veine d'eau principale et je commence à pêcher. Je prends en tout et pour tout une petite brême bordelière (:-p) en 45 minutes. Je décide de descendre en aval.



Le beau déversoir d'orage sur lequel viennent pêcher tous les "pêcheurs du dimanche" du coin... ils doivent pas avoir de nez, c'est pas possible ! Déjà moi en face, quand j'ai le vent, j'hume des effluves plutôt nauséabondes.





20 mètres en aval de moi, je vois des chevesnes, pas des gros, en train de musarder et de gober ça et là un insecte ou une feuille de saule. Assez confiant, je commence mon agrainage pour les mettre en activité sur mes asticots. Et bien c'est peine perdue! Aujourd'hui ils veulent musarder et gober... mon stick passe sans aucun effet sur eux. Je parviens juste à prendre une ablette! Au bout de 45 minutes d'insuccès, je descend encore plus en aval.

Là encore, j'agraine pendant 3/4 d'heure et je prend en tout et pour tout une brême bordelière et un goujon. Le poste avait pourtant l'air prometteur (arrivée d'une petite source et arbre tombant au dessus de l'eau).

Je descend encore de 50m. Et même chose! Pas un chub dans les parages... tout juste une plaquette et quelques ablettes... non de dieu! ils sont où?

Ma réserve d'asticots commence à faire la gueule... il faut agir ! Je remballe tout et me décide à descendre à Magny, en aval du vieux pont. Je me place tout d'abord en aval direct du pont et j'agraine. Là encore c'est la déroute ! Le courant est un peu fort à mon gout, je n'insiste pas et je vais un peu plus en aval pour pêcher sous les arbres de la rive d'en face.

J'en suis maintenant à mon sixième poste et je n'ai toujours pas pris mon chevesne. On peut peut-être me reprocher certaines choses, mais pas la tenacité et la mobilité!

Voici les lieux:





La courant est assez puissant tout de même mais ce n'est pas le bouillon comme plus haut. Mon stick 1,75g est tout juste. Il n'y a que 60-80 cm de pronfondeur, pourtant il y a du poisson. J'y ai déjà pris du chevesne et aussi du barbeau donc je suis confiant. J'agraine pendant 15 minutes sans pêcher, puis je démarre et à la deuxième coulée j'ai une touche. Je ferre. C'est lourd... ha ha ha... un sourire se dessine sur mon visage... je le tiens mon chevesne !!! Ca bataille ferme dans le courant... mon 12°° est limite... heureusement que j'ai 6 m de canne pour maitriser un peu le poisson qui se trouve 30 m en aval! Il commence à venir tout doucement et là... paf! décroché (ou cassé... je le saurai jamais). Et bing! Mon flotteur s'envole dans les arbres... merde!!! Je tire, je tire... resigné à perdre mon bas de ligne... et plouf... tout pété, tout à la baille... y compris mon flotteur.... je cours derrière pour tenter de le récupérer... je manque de peu un bain forcé et finalement tout fout le camp sous un arbre immergé... ah les boules !!!

Bon, j'ai plus de stick (c'était mon dernier, j'ai pas refait le stock)... je monte un flotteur bolo light (3g, j'ai pas moins) et cette fois je passe en 14°° et hameçon de 16. J'agraine encore 15 minutes sans pêcher... puis je relance le tout. Première impression, je contrôle bien mieux la ligne avec 3g... c'est un bon point. A peine 5 minutes que je pêche et hop! Encore une touche. Même défense, ma canne pliée en deux... c'est bon, c'est pour ça que je suis venu... et paf !!! Cassé encore une fois !!!! Non de non !!! J'ai mis 4 heures à trouver des chevesnes, j'arrive à les faire mordre et je suis pas foutu de les mettre au sec!!! Je rage et je fulmine! Après vérification, c'est le noeud de l'hameçon qui a glissé... sans doute une erreur de confection de ma part.

Je recommence mon cinéma...et bien entendu, les chevesnes sont partis ! Ils ont compris le manège... J'insiste cepenant et j'arrive à avoir un belle touche en fin de coulée (pratiquement 50m plus bas)... La défense du poisson est étrange... ça remonte le courant, c'est vigoureux mais pas très lourd... je cois arriver en surface un éclair presque bleuté... un ombre ???? dans la Seille.... non... pas possible !!! Et non.... pas possible en effet... au deuxième passage, je découvre une arc en ciel de bassine! L'AAPPMA a procédé à une grande journée de pêche à la truite de bassine, spécialement organisée pour les remplisseurs de congélateur u coin. A l'origine (le week end de Pâques) les bêtes étaient parquées dans un bras mort fermé par une vanne. Mais depuis le temps, la vanne est ouverte et les truites se sont barrées. Etonnant qu'elle soit encore vivante, un mois après. Enfin, l'hiver a été long et les températures basses ont sans doute permis sa survie.



Je la relache et lui souhaite longue vie dans la Seille. En fait, elle risque de crever dès les premières chaleurs: baisse de débit, baisse d'oxygénation, impact d'autant plus grand des déversoirs d'orage... finalement, elle aurait p'tet préférer finir dans mon assiette...

Je continue ma traque du meunier... et je ne prendrai que quelques gardons dont un vraiment très gros (plus d'une livre)... plein d'oeufs sans doute.





Et voilà... on peut pas toujours réussir tout ce qu'on entreprend. Pourtant il s'en est fallu de peu! J'ai vraiment insister, fait du mieux que j'ai pu. J'ai pas hésité à bouger encore et encore et finalement, j'ai été trahi par mon matériel (ou mon optimiste à tenter de sortir des chevaines de 3 livres en plein courant en 12°°). Enfin, bien entendu je n'ai pas dis mon dernier mot... il y en aura d'autres... notamment un peu de street fishing pour tenter les monstres de la Porte des Allemands.

L'original sur mon site personnel ici

Sacré récit ...tu nous en mets plein la vue à chaque fois

Il faut toujours malgrès ce que l'on pense choisir les parties de rivières les plus brassées même à cette époque de l'année,c'est valable non seulement pour les chevesnes mais aussi les barbeaux,carpes...presque tous les cyprins y compris les brêmes...j'ai pu encore le vérifier sous un barrage ce matin et je peux vous dire qu'il y a un sacré débit J'ai pu observer les débuts de la fraie du gardon en Moselle sous une berge creuse avec de nombreuses petites racines servant de support de ponte

Quelques encore trop rares chasses d'aspes...

Et un festival de carpes et de silures qui marsouinaient en fin de matinée...le réveil est bel et bien là...enfin

@+Eric

Ahhhhh, les courants, quand on y a goûté...

De par ce beau récit, tu ravives des souvenirs de belles pêches d'hiver de chevesnes en agrainant à l'asticot...
Les premières tentatives m'avaient vu déconfit, trahi par le matériel : plusieurs pochettes de différentes références d'hameçons avaient terminé à la poubelle prématurément. J'avais passé ces sorties à changer d'hameçon à chaque touche parce que les chevesnes me les redraissaient à l'équerre...
Test de matériel sans appel

@+